La médecine 5P devrait permettre de prévenir et de mieux prendre en charge les pathologies qui surviennent fréquemment après 50 ans. Avec, à la clef, un allongement de l’espérance de vie.
Personnalisée, prédictive, préventive, participative et basée sur les preuves : voilà l’originalité et la raison d’être de la médecine 5P. Cette dernière ouvre d’immenses perspectives dans la prévention et le traitement des maladies liées à l’âge : cancers, diabète, maladies cardiovasculaires, BPCO, maladies dégénératives… L’objectif principal, à partir de la cinquantaine, c’est d’intervenir précocément afin d’empêcher ou d’interrompre leur lente installation, souvent silencieuse et insidieuse. « Par exemple le cancer : on pense trop souvent que les risques génétiques de cancer s’appliquent aux sujets jeunes. Comme le cancer du sein et de l’ovaire d’Angelina Joly qui a marqué les esprits. Ce n’est pas vrai : le gène BRCA, qui prédispose au cancer du sein mais aussi à celui de la prostate, touche aussi des sujets âgés : environ 200 000 individus en France », explique le Pr Pascal Pujol, oncogénéticien au CHU de Montpellier, Président de la Société Française de Médecine Prédictive et Personnalisée. Du coup, détecter ces gènes de prédisposition pourrait permettre d’adopter une démarche prédictive, préventive et personnalisée. « Concrètement, si on prend l’exemple du cancer du sein, on va resserrer les mailles du filet : au lieu de réaliser un dépistage tous les deux ans comme il est prévu actuellement entre 50 et 74 ans pour le sein, on proposera aux personnes, porteuses d’un gène de prédisposition, un dépistage tous les ans. Au lieu d’utiliser des examens qui ont un pouvoir relativement modéré de dépistage comme la mammographie, on utilisera des examens tels que l’IRM qui vont avoir une meilleure acuité à dépister », poursuit le Pr Pujol.
Gagner sur tous les tableaux

87% : c’est le pourcentage des maladies non transmissibles dans les causes de décès en 2011 en France. C’est dire à quel point les maladies métaboliques sont pourvoyeuses de mortalité : hypertension, hypercholestérolémie, diabète…
« Par exemple, on s’aperçoit que la génétique permet d’identifier un sous-groupe des hypercholestérolémies qui répond très bien aux médicaments. Ce qui permet d’être plus précis dans le dépistage, le diagnostic, la prévention et le traitement de ces pathologies », souligne le Pr Pujol.
Du coup, traiter en amont permet d’éviter ou de retarder les maladies qui découlent de ces hypercholestérolémies : infarctus, AVC… Des accidents qui raccourcissent l’espérance de vie. « Enfin la médecine 5P ouvre un champ nouveau pour les maladies dégénératives, parce qu’on dispose aujourd’hui de marqueurs de ces pathologies : des marqueurs de risques. La médecine 5P amènera aussi globalement davantage de précision et moins de toxicité dans le traitement des maladies liées à l’âge, donc plus d’efficacité», assure le Pr Pujol.
C’est donc une médecine qui fera gagner sur tous les tableaux : avec une qualité de vie améliorée et une longévité augmentée.
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