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Autophagie et Mitophagie

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Autophagie et Mitophagie : de nouvelles clefs pour comprendre le vieillissement

Stimuler ces deux mécanismes, qui permettent de nettoyer nos cellules, pourrait à terme augmenter notre espérance de vie.

Ces concepts sont méconnus du grand public. Et pourtant, l’autophagie et la mitophagie  jouent un rôle primordial dans l’organisme.

L’autophagie – qui signifie littéralement « se manger soi-même » – est identifiée depuis les années 60. Mais la découverte, dans les années 1990, des gènes essentiels à ce processus a été récompensée, en 2016, par le prix Nobel de médecine.

« Ce sont des mécanismes cellulaires de nettoyage mais aussi de recyclage de déchets qu’on trouve dans la cellule. Par exemple la mitophagie permet aux cellules de se débarrasser de leurs mitochondries défectueuses, ces petites chaudières qui brûlent nos carburants. L’autophagie et la mitophagie sont absolument indispensables pour assurer une longévité cellulaire et éviter un vieillissement prématuré », explique le Pr Bernard Sablonnière,  médecin neurobiologiste, chef du département de biologie moléculaire à l’Université de Lille.

Les nouvelles clefs du « bien-vieillir »

En effet, ces processus sont essentiels car, si la cellule n'est plus capable de « s’auto-nettoyer », les déchets vont s’accumuler, en entraînant de nombreuses pathologies.

« Le problème, c’est qu’au fur et à mesure que l’on vieillit, leur efficacité diminue. Et le risque de maladies liées à l’âge augmente », souligne le Pr Sablonnière. Notamment les maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, les maladies infectieuses ou même certains cancers. Mais restons optimistes ! La recherche avance dans ce domaine. Particulièrement avec la découverte, dans notre alimentation, de molécules susceptibles de stimuler ces mécanismes.

« Par exemple, le resvératrol : ce colorant naturel, que l’on retrouve en particulier dans le raisin, les fruits rouges et le vin rouge, est capable d’activer l’autophagie. Autre exemple :  la spermidine, une substance présente dans de nombreux légumes verts mais aussi dans des aliments fermentés comme les fromages. Elle permet également d’accélérer l’autophagie », indique le Pr Sablonnière.

Une fois de plus, la qualité de notre alimentation, et surtout le recours aux fruits et légumes, se révèle être un atout majeur dans la prévention du vieillissement.

« On sait que la malbouffe, les excès alimentaires liés à une trop grande consommation de protéines, de sucres ou de graisses, favorisent un surplus de déchets dans la cellule : ces derniers vont réduire les capacités de la mitophagie et de l’autophagie et donc accélérer les mécanismes d’inflammation cellulaire et de sénescence », poursuit le Pr Sablonnière, « outre le régime alimentaire, il faut miser sur l’exercice physique qui entretient les cellules souches dans les muscles : ce sont eux qui contiennent le plus de ces petites chaudières, appelées mitochondries ».

Nous devons donc protéger et doper ces nouvelles clefs du « bien-vieillir » :  les études scientifiques les plus récentes ont confirmé qu’ainsi, on pouvait non seulement retarder l’apparition des maladies liées à l’âge mais aussi augmenter sa durée de vie en bonne santé.

 

A lire : « L’espoir d’une vie longue et bonne », par le Pr Bernard Sablonnière, éditions Odile Jacob.

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