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Anti-âge : l’espoir de mTor et de la Metformine

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Retenez bien ce nom : mTor

D’ici quelques années, il sera célèbre ! Contrôler cette protéine pourrait permettre d’augmenter notre espérance de vie.


Voie mTor, chaîne mTor, protéine mTor, gène mTor ou encore tout simplement mTor : une abréviation que les scientifiques utilisent pour l’expression anglaise « mammalian Target of rapamycin » autrement dit « cible de la rapamycine chez les mammifères ». La rapamycine étant un antibiotique qui a le pouvoir de bloquer l’action de mTor.


Aujourd’hui c’est l’objectif de nombreux chercheurs : trouver comment modifier   son action afin de gagner des années de vie en bonne santé !


Une étonnante expérience qui a été menée avec succès chez des souris : grâce à la rapamycine, leur existence a été prolongée en moyenne de 20% ! Reste à reproduire cette incroyable victoire chez l’homme…


« MTor, ce sont des complexes de protéines qui jouent en quelque sorte le rôle d’enzymes, impliquées dans les processus de vieillissement, notamment ceux des cellules. Un des rôles fondamentaux de mTor, c’est de permettre la croissance et la prolifération cellulaire. Par exemple, l’acné : cette prolifération de boutons naît de l’activation de la chaîne mTor. Même chose pour le cancer : c’est encore une fois la chaîne mTor qui assure la prolifération des cellules qui vont former une tumeur », explique le Dr Réginald Allouche, médecin spécialiste du diabète et ingénieur.


Un des rôles fondamentaux de mTor, c’est de permettre la croissance et la prolifération cellulaire
Dr Réginald Allouche

Une pilule anti-âge ?

Lorsque l’organisme vieillit, le travail de mTor laisse à désirer. La division cellulaire n’est plus aussi performante. Ce qui peut entraîner la duplication de cellules de mauvaise qualité. Et par conséquent un certain nombre de maladies liées à l’âge.
D’où l’intérêt de trouver le médicament miracle qui pourrait contrôler l’action de mTor : une pilule anti-âge, celle dont rêvent depuis toujours les adeptes du mythe de l’éternelle jeunesse.


« Effectivement, il paraît très séduisant de se dire : on inhibe mTor, donc on va inhiber tous les cancers et le problème est réglé ! Malheureusement ce n’est pas si simple : il ne faut pas l’inhiber, il faut la réguler. Certains médicaments pourraient le faire », affirme le Dr Allouche.


Par exemple la metformine, utilisée depuis 60 ans dans le traitement du diabète de type 2, la forme de diabète la plus répandue.


« Elle a une action de régulation de la chaîne mTor. Par exemple, on a constaté que les patients diabétiques, traités par metformine, avaient deux fois moins de risques d’avoir un cancer de la prostate. Ce médicament a également un effet protecteur dans le cancer du sein », poursuit le Dr Allouche.


Alors, pourquoi ne pas prescrire de la metformine à tout le monde, à tire préventif ? C’est la question, somme toute légitime, que se posent un certain nombre de médecins. Le traitement est bien connu, peu onéreux et sans trop d’effets secondaires.

Le problème, c’est qu’il faut déterminer la dose et la durée du traitement
Dr Allouche.

« Le problème, c’est qu’il faut déterminer la dose et la durée du traitement. Pour cela il faut entreprendre des essais cliniques. Autrement dit investir des dizaines de millions d’euros afin de financer des études pour un produit qui ne coûte que deux euros en traitement mensuel ! Quel est l’industriel qui va s’y atteler ?», s’interroge le Dr Allouche.


Pourtant l’enjeu est de taille : seuls des travaux scientifiques, menés dans les règles de l’art, permettront de dire si – oui ou non – la Metformine a un effet anti-âge.

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